Q. La seule richesse qui soit, écrivez-vous, c’est la liberté.” Et l’amour ? R. A vous de me faire la démonstration que la liberté et l’amour s’opposent. Que vivre l’un suppose de renoncer à l’autre – ce que laissent croire les modèles dominants hérités du christianisme. Or on peut ne rien placer au-dessus de la liberté, et aimer. On aimera différemment, c’est tout. Autrement que la plupart. Mais on aimera tout de même. Q. Pensez-vous que les femmes soient aujourd’hui à égalité avec les hommes dans la recherche et la culture du plaisir amoureux ? R. Bien sûr que non. Les femmes sont les grandes victimes de la pensée judéo-chrétienne, qui est essentiellement misogyne. La civilisation a été faite par et pour les hommes, contre les femmes, auxquelles on accorde un droit de cité seulement quand elles sont épouses ou mères. On ne les aime qu’éteintes dans le mariage et calmées dans la maternité, parce que là leur désir ne fait plus peur aux hommes. Mariées et mères de famille, les femmes renoncent à la majeure partie de ce qui fait leur féminité, leur liberté, leur autonomie, leur indépendance. Elles deviennent des fonctions sociales et cessent d’être des subjectivités souveraines. |
Q.“Le libertinage, cet art de rester soi dans le rapport à autrui…” N’avez-vous jamais envie de vous oublier, de vous abandonner, de vous donner ? R.Bien sûr que si ! Et je sais m’oublier, m’abandonner, me donner, mais quand je veux. Pas question de ne pas me retrouver, de devenir un autre, de m’aliéner, de tellement donner que je n’aurais plus rien et que je ne serais plus rien. Se donner, pour moi, suppose qu’on puisse se reprendre quand on veut. Ne confondons pas s’abandonner et se diluer. Rares sont ceux qui, dans la relation amoureuse, ne visent pas la destruction de l’autre, son incorporation, sa négation, sa digestion – pour ne plus faire qu’un, selon le pénible fantasme de la plupart des couples. . |
R. Là encore beaucoup de sociologues pensent que l’homme est par nature polygame, et qu’il devient monogame parce que la société l’impose. L’homme a également la volonté de se reproduire le plus possible, ce qui explique sa volonté de rencontrer plusieurs partenaires. Pour la femme, le rôle est inversé, puisqu’elle a une "fonction première" de reproductrice. Elle n’a donc pas ce besoin d’être polygame.
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