Extrait du livre
Dans ces mondes où triomphe le culte des idéaux , des universaux générateurs, l'individu passe pour quantité négligeable. On le tolère ou le célèbre seulement lorsqu'il met son existence au service de la cause qui le dépasse et à laquelle tous vouent un culte. Le Prêtre , le Ministre, le Militant, le Révolutionnaire, le Fonctionnaire, le Soldat, le Capitaliste flamboient tous en auxiliaires de ces divinités qui font l'unanimité auprès de la plupart.
Où sont les individualistes solaires et solitaires, magiques et magnifiques? Que sont devenues les exceptions radieuses dans lesquelles s'incarne, jusqu'à l'incandescence cette conscience qui ne se dissout pas sous l'oppression?
Vouloir une liberté libertaire, c'est inverser les perspectives : soumettre l'économique au politique , mais aussi mettre la politique au service de l'éthique, faire primer l'éthique de conviction sur l'éthique de responsabilité, puis réduire les structures au seul rôle de machine au service de l'individu, et non l'inverse.
Le camp de concentration peut s'entendre comme démonstration exacerbée de ce que donne le triomphe absolu et sans partage d'universaux posés comme tels - la race pure d'un Reich millénaire - et d'une volonté d'éradiquer l'individu pour construire une vaste et immense machine homogène, purifiée, fixe.
Ainsi, le plus fort soumet le plus faible; le plus rusé, le plus fourbe, le plus armé, le plus hypocrite mettent l'autre à leurs genoux, à leurs pieds.
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