dimanche 26 décembre 2010


En effet, une  recherchiste l’avait mentionné au début de sa rencontre avec un auteur: « Et n’oublie jamais que les recherchistes ont la mémoire longue. Il faut que tu restes très courtois, très poli et très gentil parce qu’on sait jamais à quel moment moi je vais pouvoir te rappeler ou à quel moment tu vas revenir si tu publies un nouveau roman, si tu n’as pas été fin avec moi la première fois, je vais peut être dire ’’Non, je ne pense pas que se soit un bon invité’’. (...) »
Au diable le devoir d’information des médias envers la population ! Il y a information que si l’invité a été gentil avec les recherchistes et que si ces derniers voient dans le messager un potentiel médiatique.
Je n’en reviens pas, surtout de la part d’une télévision publique (Télé-Québec) et d’une télévision d’état (Radio-Canada), parce qu’elles sont subventionnées toutes les deux par des deniers publics. Je croyais le plus sincèrement du monde que le fait de recevoir des deniers publics obligeait les médias récipiendaires à s’en tenir avant tout au devoir d’information mais cette recherchiste me confirme ce que je n’aurais jamais voulu entendre, même en privé. Un auteur aurait beau écrire l’oeuvre du siècle mais la population n’en serait pas informée tout simplement parce que les recherchistes jugent qu’il n’est pas suffisamment médiatique.
Il y a une trentaine d’années, on m’a enseigné qu’« informer, c’est choisir », choisir sur des bases objectives, avec tout que cela implique d’efforts à l’esprit. Aujourd’hui, le choix des sujets se fait sur la base du potentiel médiatique des invités qui en traiteront. Si le recherchiste ne trouve personne de médiatique pour parler d’un sujet donné, on n’en parle pas. « Tout est devenu un spectacle au sein des médias » disent certains en affirmant que c’est ce que les gens demandent en soutenant que les médias sont le reflet même de la population. Or, rares sont les payeurs de taxes et d’impôts qui se donnent ainsi en spectacle 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, comme le font les médias en abandonnant leur devoir d’information.
Le devoir d’information est déjà bel et bien mort et enterré, un rêve du passé réduit en poussière,... aux mains des recherchistes à la mémoire longue.

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